Chat-huant


assise dans un fauteuil à paille dorée
le Livre dans mes mains lavées
l’Évangile lu et aimé
je vois une masse noire
au pied de l’olivier
matière animale et morte
l’Évangile lu par cœur
à chaque constellation
ma main parfumée du Rêve éternel
enfonce les ailes du chat-huant
dans la terre froide de la nuit
la croix aux plumes brunes
dans le silence de l’orant
je prie encore
et les ailes déployées se libèrent
des pesanteurs de la vie
vie ululée de plaisir nocturne
l’autre ciel t’appartient maintenant
tu rentres dans le secret
du commencement du Verbe
l’oiseau parti si loin
et si proche de moi
là où mes mains plongées dans le Livre
frôlent le cœur des lettres d’or
bâties par Celui qui t’a conçu.

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